Visite dansée pour la Dame à la Licorne

C'est dans une petite pièce du Musée national du Moyen Âge de Cluny qu'Aurélie Gandit nous invite, après avoir rappelé le millefeuille historique que renferment les murs de l'établissement. Se trouvent là les six tapisseries de La Dame à la licorne, tenture « à mille fleurs », chef-d'œuvre en son genre, porteuse d'une sensualité mystique que vient révéler le geste de la danseuse. 

Six modes de perception sont représentés dans autant de tapisseries formant un petit cosmos signifiant. Aurélie Gandit remonte le parcours à rebours, traversant les cinq sens pour aboutir au sixième d'entre eux, le plus intérieur et le plus transcendant, inscrit en lettres capitales sur la toile : « mon seul désir ». 

Chaque volet est habillé de fleurs flottant sur un fond rouge, d'un bestiaire joyeux et fantastique, et, enfin, de cette Dame saisie dans différents états d'une connexion voluptueuse et sensuelle avec les choses qui l'entourent. La danse épouse les modalités corporelles de cette connexion, pour aboutir à une symbiose qui abolit la frontière entre le corps et le monde.