Trajet laryngo-claviculaire

« Vidéo-danse » de douze minutes (le seul objet de cette nature du répertoire de la compagnie Callicarpa), Trajet Laryngo-claviculaire décompose le corps, le discours sur le corps et le matériau filmique qui tente de les contenir. Soit un gros plan dont le cadre démarre sous le nez et s'arrête en haut de la poitrine de l'interprète, Sylvain Riéjou. Soit un ensemble d'opérations de dérèglement et de décalage effectuées sur le corps filmé et sur la voix off d'Aurélie Gandit feignant d'apporter une information scientifique sur le corps. 

Proche des Tentatives d'épuisements, cette œuvre dérègle une parole redondante en passant par le bégaiement et l'étirement. La bande-son devient matière pure, plastique et malléable, presque tactile, alors que le bout de corps filmé se contorsionne, se tord, s'offre par moments à une forme d'abstraction. Le texte et le corps sont pris dans un même ressac dans un objet ludique et expérimental qui synthétise certains des questionnements esthétiques de la compagnie.