Perchée dans les arbres

Perchée dans les arbres ébauche une nouvelle mue dans le parcours de la compagnie Callicarpa (anciennement La Brèche) et dans la réflexion esthétique d'Aurélie Gandit. Présentée comme une enquête sur une potentielle pratique féministe de la spiritualité, la pièce est une composition au croisement des pratiques effectives et de la danse. Existe-t-il une voie pour allier une spiritualité retrouvée à un féminisme engagé en phase avec le contemporain ? 

Autour de cette recherche se croisent les enseignements de femmes qui travaillent cette question au corps et à l'esprit : une chamane, une sœur bénédictine, une philosophe, une yogini et une ostéopathe. Leurs pratiques et leurs pensées infusent la partition chorégraphique coécrite par Aurélie Gandit et son interprète, Sarah Grandjean, ainsi que les textes de Magali Mougel incarnés par Chloé Sarrat. 

Perchée dans les arbres se présente comme une procession lente et solennelle. À tel point que les deux femmes semblent parfois proches de se sédimenter sur le plateau, de devenir des empreintes dans l'ébauche de forêt qu'esquissent un peu de terre et un parterre de feuilles mortes, rappelant par là le lien corps-nature établi par une artiste aussi originale et politique que la cubaine Ana Mendieta. 

C'est une dérive libre, spirituelle sans dogme. Dans l'intervalle entre les deux corps se déploie la possibilité d'un soin mutuel, d'une entraide et d'une écoute profondes.