Histoires de peintures

Il y a Daniel Arasse, voix à part de l'Histoire de l'Art, chercheur rigoureux et vulgarisateur hors pair, qui a fait de l'art un jeu à la portée de tous. Puis il y a Aurélie Gandit, seule sur scène, avec sa précision gestuelle, son application joueuse. Il y a le texte et la danse. Une voix enregistrée, qui reprend l'écriture si conversationnelle de l'écrivain, et les mouvements dessinés par Aurélie Gandit, à la fois complices et insoumis au mot.

Publiées en 2003, les Histoires de peintures sont emblématiques de la méthode de cet historien populaire. Une approche des œuvres centrée sur chaque regardeur et chaque regardeuse, empreinte de joie, à la recherche d'un émerveillement renouvelé. Arasse défend l'œil neuf, émancipé, celui qui réfléchit à partir de ce qu'offre le tableau en lui-même.

La danse d'Aurélie Gandit est nue, sans afféteries. À la recherche de l'effet, elle préfère celle d'une vérité que pourrait, en propre, dévoiler la danse, qui ne découlerait pas d'un simple redoublement du texte par le geste. De vérité nichée dans une émotion formelle — une courbe, un rythme —, le corps se fait ici le relais dans une progression à la fois précise et joueuse.