Cease to know or to tell or to see or to be your own

Presque expérimentale dans sa démarche, cette création, dont le titre emprunte au tout aussi expérimental album Desertshort de Nico, explore l'imaginaire collectif du rock. La pièce se présente comme une rêverie, l'hallucination douce d'un mode de vie rock reconstitué dans l'épure d'un squelette chorégraphique minimaliste.

La pièce est composée à quatre mains par Aurélie Gandit et Guillaume Marietta, musicien de rock garage et psyché, frontman du groupe The Feeling of Love. Lui joue sur scène pendant qu'Aurélie Gandit danse (quand ce n'est pas l'inverse), parfois les deux chantent au micro. 

Cease to know : « Cesser de connaître » et revenir à une appréhension post-textuelle d'un catalogue rock partant de Nico et du Velvet Underground. Aller au bout de la logique parolière du genre, comme Aurélie Gandit le faisait déjà dans La variété française est un monstre gluant, et traverser la surface de mots usés jusqu'à la corde pour palper l'abysse pulsionnel qui remue au-dessous. 

La chorégraphie épouse les compositions déconstructivistes de Marietta, qui n'a pas peur d'étirer et de noyer les guitares. Elle dessine un inventaire postural au gré duquel se dévoile l'essence enragée, souterraine et libidineuse du rock. Autopsie au ralenti du headbanging et contorsions sensuelles au sol, les deux interprètes déballent l'iconographie de genre dans une rêverie collante comme les guitares du Velvet.